Lutter contre les chenilles processionnaires

Pour les humains :

• Un simple contact cutané peut provoquer des démangeaisons intenses, des rougeurs, des éruptions douloureuses et parfois même des cloques.
• L’inhalation des poils peut entraîner des irritations des bronches, des quintes de toux et des difficultés respiratoires.
• En cas de contact avec les yeux, une conjonctivite sévère peut survenir, entraînant gonflement et rougeur.
• Les personnes sensibles ou allergiques peuvent développer des réactions plus graves, allant jusqu’au choc anaphylactique nécessitant une prise en charge médicale immédiate.

Pour les animaux :

• Chiens et chats sont particulièrement vulnérables, car ils ont tendance à explorer leur environnement avec leur museau et leur langue.
• L’ingestion de poils urticants peut provoquer une hypersalivation, une nécrose de la langue, un œdème important et, dans certains cas, un risque d’étouffement.
• Sans intervention vétérinaire rapide, ces complications peuvent être fatales.

Pour les arbres :

• En se nourrissant des aiguilles de pin et des feuilles de chêne, ces chenilles affaiblissent les arbres et les rendent plus vulnérables aux maladies et aux parasites.
• Une infestation massive peut entraîner une défoliation complète, compromettant la survie de l’arbre à long terme.

Face à ces risques, il est primordial de mettre en place des mesures de lutte adaptées pour empêcher leur propagation et limiter l’exposition aux poils urticants.

Différentes méthodes existent pour limiter leur présence, allant de la prévention aux actions curatives. Voici les stratégies les plus couramment employées :

Les pièges à phéromones :

• Ces dispositifs libèrent des substances chimiques qui imitent les phéromones sexuelles des femelles, attirant ainsi les papillons mâles.
• En réduisant le nombre de fécondations, ils contribuent à limiter la reproduction de l’espèce.
• Ils doivent être installés dès le début de l’été pour capturer les papillons avant la ponte.

Les écopièges :

• Placés autour des troncs d’arbres, ces pièges capturent les chenilles lorsqu’elles descendent en procession pour s’enfouir dans le sol.
• Ils sont efficaces lorsqu’ils sont mis en place avant la période de migration des chenilles (entre janvier et avril).

L’élimination mécanique des nids :

• Cette technique consiste à couper et à détruire les branches infestées contenant des nids.
• Elle doit être réalisée en hiver ou au début du printemps, avant que les chenilles ne commencent leur descente.
• Il est recommandé de porter des protections (gants, masque, lunettes) pour éviter tout contact avec les poils urticants.

L’introduction de prédateurs naturels :

• Encourager la biodiversité en installant des nichoirs à mésanges, ces oiseaux étant de grands consommateurs de chenilles.
• Certaines espèces de guêpes parasitoïdes jouent également un rôle dans la régulation naturelle de leur population.

Le traitement biologique :

• L’application de Bacillus thuringiensis (BT), une bactérie qui infecte et élimine les chenilles sans affecter les autres espèces.
• Ce traitement est particulièrement efficace lorsqu’il est appliqué en début de développement des larves (automne ou début d’hiver).

Le traitement chimique :

• Il consiste à pulvériser des insecticides spécifiques sur les arbres infestés.
• Cependant, son utilisation est de plus en plus limitée en raison de son impact négatif sur l’environnement et la biodiversité.

Le cycle de vie des chenilles processionnaires suit un déroulement précis, influencé par les conditions climatiques :

• Été (juin à septembre) : émergence des papillons adultes, accouplement et ponte des œufs sur les aiguilles de pins ou les feuilles de chênes.
• Automne (septembre à novembre) : éclosion des larves et début de leur alimentation.
• Hiver (décembre à février) : croissance des chenilles qui forment des nids soyeux pour se protéger du froid.
• Printemps (mars à mai) : descente des chenilles en procession vers le sol où elles s’enfouissent pour se transformer en chrysalides.

La période la plus critique est le printemps, car c’est à ce moment-là que les chenilles quittent les arbres en grand nombre et libèrent une grande quantité de poils urticants.

Pour limiter leur prolifération, il est essentiel d’intervenir à des périodes stratégiques :

• En hiver (décembre à février) : moment idéal pour détruire les nids encore visibles avant la migration des chenilles.
• Début du printemps (mars-avril) : en cas d’oubli durant l’hiver, il est impératif d’agir avant que les chenilles ne rejoignent le sol.
• En été (juin à septembre) : l’installation de pièges à phéromones permet d’empêcher la reproduction en capturant les papillons mâles.

Il est fortement recommandé d’utiliser des équipements de protection (masque, lunettes, gants) pour éviter toute exposition aux poils urticants et, si possible, de faire appel à des professionnels pour un traitement efficace et sécurisé.